En
octobre 2013, le plan de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale
pointe du doigt le département de la Creuse. La pauvreté est ainsi plus forte
en Creuse que dans les deux autres départements du Limousin (Corrèze,
Haute-Vienne) puisqu'elle touche 1 ménage sur 5 et un enfant sur 4 (données
INSEE 2010). Avec un taux de chômage de 13,4% (9,3% au national), Guéret est
l'écho des difficultés sociales rencontrées par nos concitoyens en matière
d'accès à l'emploi, mais aussi en matière d'accès au logement. C'est ainsi que
les Echos ont récemment noté 2/20 la politique du logement de la Ville de
Guéret (moyenne nationale 5/20).
Cette
misère nous a véritablement sauté aux yeux au cours de l'été 2013, lorsque le
ministre de la ville, François Lamy, a présenté le nouveau critère
d'attribution des aides de l’État aux zones prioritaires, classant ainsi
certains quartiers Guérétois comme prioritaires. En expliquant que le
dispositif ne concernaient que des quartiers où plus de 50% de la population
vit avec moins de 60% du revenu fiscal médian national (soit 11 250€ par an).
Vous imaginez ???
Et
c'est bien là qu'on s'interroge. Voilà trente ans que l'on remarque que la
pauvreté s'amplifie partout en France et que contrairement à d'autres villes,
elles aussi entrées dans le classement des « priorités », Guéret n'a pas connu
de véritable « désindustrialisation ». Certains ont considéré cette aide comme
une sorte de bénédiction, en y voyant la possibilité de donner de l'emploi aux
jeunes. A voir maintenant si les emplois en question seront pérennes ! Mais
sérieusement, il n'y a pas à se réjouir d'une telle aide, c'est une preuve
d'échec politique indéniable. Le constat d'une politique sociale qui n'est
certainement pas allée au bout de sa réflexion, qui n'a pas su ou pu mettre en
marche les bons leviers au bon moment.
Où
sont les programmes de lutte contre l'exclusion, la pauvreté et les discriminations
? Le fonds social européen (FSE) permettant de mettre en œuvre des dispositifs
d'inclusion sociale et de réinsertion à tous les échelons territoriaux ? Entre
2007 et 2013, pas de financement pour des projets municipaux... L'exclusion se
limite-t-elle à la pauvreté alors qu'on sait qu'actuellement l'exclusion
sociale peut être liée à une rupture du lien familial en raison par exemple de
l'orientation sexuelle ou de l'existence d'une maladie (SIDA) ? Tant de
questions restent suspendues...
Le
gouvernement socialiste prévoit de diminuer de 3 milliards d'euros ses
dotations aux collectivités en 2015, alors qu'à cela s'ajoutent des coûts
nouveaux comme la hausse des cotisations employeur ou l'organisation de la
réforme des rythmes scolaires. C'est un sérieux coup porté aux politiques
locales. Et il faudra attendre fin 2014 pour que de nouvelles solutions de
financement soient trouvées. Les difficultés ne feront que s'accroître pour les
collectivités, les associations comme pour les particuliers ! Les villes
devront ainsi maintenir leur action sans aucune marge de manœuvre, devront
éviter d'alourdir un peu plus la facture des ménages, devront hiérarchiser
leurs sources de financement et surtout seront amené à construire des projets
rationnels et raisonnables sur le long terme ou à repousser leur désir de
construire de nouveaux projets... Il va donc falloir être vigilants et actifs
en matière d'action sociale. La solidarité est un devoir moral.
Au
cours de cette campagne, surtout, n'oublions pas les 19,44% de personnes qui
vivent sous le seuil de pauvreté en Creuse, certains vivent à Guéret !!! Ils
sont là, peu visibles parfois, mais comment rester inactifs face à cette
précarité ? La crise n'aide certainement pas, mais tous ces mandats n'ont pas
non plus suffit, il reste encore de sérieux progrès à faire !
Emeline
BROUSSARD